On A Vu : Hergé

Du 28 septembre 2016 au 16 janvier 2017 – Grand Palais //

 

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En cette rentrée scolaire, le Grand Palais décide de mettre en lumière un des monuments de la bande dessinée : Hergé. Mais comment faire une exposition Hergé sans que ce soit une exposition Tintin ? Comment faire pour que le reporter à la houppette mondialement connu, ne prenne le devant de la scène ? Le musée prend le risque de traiter un sujet connu et reconnu, et fait le pari de l’aborder en mettant en avant le processus créatif d’un artiste.

Et le ton est donné dès la première salle où une surprise nous attend : des œuvres d’art modernes signées Hergé ! hergeNous comprenons qu’ici, nous ne parlerons pas du seul dessinateur de bandes dessinées, mais bien d’un homme qui pense son domaine de création au même titre que les grands noms du temps. Et nous en avons la confirmation dans la seconde salle « Hergé amateur d’art » où nous découvrons avec émotion les planches de l’Alph Art, dernier album inachevé des aventures de Tintin, côtoyant des œuvres de Roy Lichtenstein, Andy Warhol, Jean Pierre Raynaud de sa collection privée. La démarche fait sens : aujourd’hui l’œuvre d’Hergé a tout à fait sa place en tant  qu'œuvre d’art  dans la multitude des productions.

herge pubLa scénographie se construit en alternant des salles qui décryptent les principes majeurs de l’œuvre de l’artiste, avec des gros plans sur certains pans de son travail comme la salle numéro 7 « L’art de la réclame » qui présente son travail publicitaire, et des mises en lumière sur ses différents personnages avec Jo, Zette et Jocko que l’on retrouve dans la salle numéro 6. Plusieurs maquettes, dont notamment celle de la fusée qui a servi de modèle de dessin pour les albums Objectif Lune et On a marché sur la lune, viennent rythmer la visite et ses salles remplies de planches originales. On a la chance d'en voir notamment de Tintin au pays des Soviet, première aventure du héros.
herge fusee

Pour poursuivre l'exposition il faut descendre des escaliers, en bas desquels il ne faut surtout pas rater la salle numéro 5 « Une famille de papier ». Une pièce un peu à l’écart, que l’on ne remarque pas au premier passage, mais qui renferme le secret de la création de nos personnages préférés. Installés autour d’une maquette reproduisant le célèbre château de Moulinsart – inspiré du château de Cheverny – les esquisses, les crayonnages, les travaux préparatoires de Milou, du capitaine Haddock, de la Castafiore et pleins d’autres ! Nous sommes dans l’intimité de ce moment où le personnage est pensé, raturé, à ce stade tout est encore possible. C’est émouvant de les voir en train de naître !  D'autant plus que chaque esquisse est accrochée avec l'album dans lequel se trouve sa version finale, nous découvrons le chemin parcouru par nos héros.

herge tintinSi parfois nous ne savons plus qui d’Hergé ou de Tintin mène la danse, il est finalement très difficile de dissocier les deux, l’exposition arrive quand même à nous montrer l’envers d’une création. Il ne faut pas non plus s’attendre à rentrer dans l’intimité d’un homme, le Grand Palais ici consacre un auteur, achevant le processus de canonisation. En dehors de certaines citations signées Georges Rémi -le vrai nom de l’artiste, il y aura peu de référence à la vie privé de l’homme. Hergé n’est pas une exposition sur l’homme, mais sur l’artiste, nous laissant encore pleins de mystères sur un nom qu’on ne pensait  plus avoir à découvrir.

Grand Palais
Du 28 septembre 2016 au 16 janvier 2017
3 avenue du Général Eisenhower, 75008 - M° Franklin Roosevelt (1,9)
Du jeudi au lundi de 10h à 20h
Nocturne le mercredi jusqu’à 22h
Fermé le mardi
Tarif : 13€ - Tarif réduit 9€

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