Jan Fabre ferait-il preuve de cruauté envers les animaux ? C’est en tout cas ce que lui reprochent bon nombre d’internautes russes ayant réagi en masse à son exposition inaugurée il y a trois semaines au musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg. Certes nous connaissons le côté sublimement provocateur de certaines œuvres de l’artiste flamand, mais cette déferlante est-elle véritablement méritée ? Plus de 200 œuvres du plasticien dont des sculptures de scarabées, des animaux empaillés et des tableaux dessinés au stylo à bille, sont exposées jusqu'au mois d'avril au côté des chefs d’œuvres classiques de cette prestigieuse institution. Si le dialogue entre les arts est prôné par Mikhail Piotrovski, directeur du musée, certains visiteurs s’indignent de voir des cadavres d’animaux suspendus au plafond côtoyer les tableaux classiques. L’artiste répond lui qu’il a voulu symboliser la victoire de l’art sur la mort, un objectif louable dont la forme demeure au cœur d’un débat subversif.