On a vu : Identités de Vincent Pérez

Identités
Jusqu'au 9 avril 2017 - Maison Européenne de la Photographie //

A la MEP Vincent Perez expose ses clichés. Dans les deux sens du terme. L’exposition intitulée « identités » est née d’une invitation lancée par Jean-Luc Monterosso, directeur de l’institution, à Vincent Pérez, davantage connu pour son travail d’acteur et de réalisateur, quand bien même sa formation première se révèle être la photographie. Aujourd’hui donc, c’est une nouvelle facette de cet homme qui s’expose. On reste un peu perplexe.

 

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Ses photos nous font de l’œil. Arrivé à l’étage de la MEP, l’on sent immédiatement la puissance des portraits, les couleurs saturées piquent notre curiosité, le nom Vincent Perez suscite notre intérêt. Le texte de présentation de l’exposition reprend les mots de l’artiste: « Je suis suisse, enfant d’émigrés, d’un père espagnol et d’une mère allemande. La France est le pays où j’ai le plus vécu. Ma femme est née à Dakar d’une mère bretonne et d’un père sénégalais. Nos enfants sont un mélange de ces cinq pays. Eux se sentent français et sénégalais. Moi je ne sais pas. Je suis ce mélange culturel. Je me sens européen. Je me sens citoyen du monde. » Soit. Mais qu’on se le dise, on est là du beau côté de la recherche d’identité. Lisse et maladroit, c’est un peu ce que l’on ressent à la vision de ces photographies qui sont pourtant parfaitement maîtrisées d’un point vu technique et de composition.

 

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La première salle est divisée en deux parties. Sont ici exposés des portraits de parisiens. Ceux du 18ème arrondissement plus précisément, dont Vincent Perez explique que « ses amis congolais » lui ont ouvert les portes. Alors, de la porte d’Auteuil (ou réside le comédien) à Château Rouge il n’y a qu’un pas ? Pas si sûr. L’on est parfois gêné par le regard vide des personnes photographiées qui semblent se questionner sur la démarche de l’artiste. La sapologie, le salon de coiffure afro, la fête de mariage … L’on nage en plein cliché. S’il s’agit certes de la traduction d’un quotidien, elle est trop littérale et n’apporte rien. Un regard vrai et nouveau étant ce que l’on attend généralement d’un photographe.

 

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La seconde partie de l’exposition nous présente des portraits de citoyens russes. Vincent Perez connaît bien la Russie, où il a d’ailleurs souvent exposé son travail. Une fois de plus, il cherche à saisir l’essence d’un quotidien, d’une identité « accaparée par les années Union Soviétique ». Ok et après ? Acteurs de théâtre, personnages de cirque, danseuses classiques, artistes dans leurs ateliers, jeunes mariés, anciens combattants ou médaillés du travail … On se croirait dans les années 1990.

Ces clichés nous ont laissé de glace malgré, on le répète, une parfaite maîtrise technique et un sens aigu de la composition. L’on ne doute donc pas que ce travail soit aussi apprécié que déprécié. Il créé le débat comme on dit. Vincent Perez dit chercher sa voie comme photographe, nous ne sommes pas vraiment convaincus qu’il la trouve avec cette exposition, mais on lui fait confiance.

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Maison Européenne de la Photographie
Jusqu’au 9 avril 2017
5/7 rue de Fourcy, 75004 - M° Saint-Paul (1)
Du mercredi au dimanche de 11h à 20h
Fermé lundi et mardi
Tarif : 8€ - Tarif réduit : 4,50€


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