Kupka, comparé à Delaunay

Grand Palais
Du 21 mars au 30 juillet 2018

Kupka -
Disque de Newton, 1912 //

 

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Kupka et Delaunay, chanter la lumière, célébrer le soleil

Le salon des Indépendants de 1913, où étaient présents Kupka et Delaunay, révèle au public un nouveau style pictural dérivant du cubisme et baptisé par Guillaume Apollinaire : l’orphisme.

Admirez le pouvoir insigne

Et la noblesse de la ligne :

Elle est la voix que la lumière fit entendre

Et dont parle Hermès Trismégiste en son Pimandre

Tels sont les vers d’Orphée, quatrain publié par le poète en 1911 et dans lesquels on trouve la signification de ce nouveau temps de l’histoire de l’Art.

L’inspiration des peintres orphistes n’est plus tant l’objet que la lumière elle-même. Delaunay s’attache à nous montrer la simultanéité de la couleur et de la lumière, et à démontrer à quel point la couleur et la lumière génèrent du mouvement. Il le dit lui-même : “Une chose indispensable pour moi, c’est l’observation directe, dans la nature, de son essence lumineuse […] J’attache une grande importance à l’observation du mouvement des couleurs. C’est seulement ainsi que j’ai trouvé les lois des contrastes complémentaires et simultanés des couleurs qui nourrissent le rythme même de ma vision”. Le soleil devient son sujet : on raconte qu’il avait pour coutume de regarder le soleil droit dans les yeux jusqu’à l’éblouissement et de jeter ensuite sur toile les impressions de ses réactions rétiniennes. On en a tous fait l’expérience : fixez le soleil, fermez les yeux et vous verrez apparaître les tâches colorées et circulaires dont parle Delaunay.

Kupka, comme Delaunay, cherche à transmettre l’énergie du soleil. Ainsi, comme un travail préparatoire aux Disques de Newton, Kupka peint en 1911 La Primitive, sous-titrée d’ailleurs Éclats de Lumière, et inspirée par les effets des rayons du soleil passant à travers un vitrail. Déjà les formes circulaires que l’on retrouve dans les Disques de Newton s’imposent pour rendre compte de cette lumière solaire :

 

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Avec ce travail, les deux hommes sont des pionniers de l’abstraction. Tous deux semblent partager le principe énoncé par Kandinsky dans son fameux essai Du Spirituel dans l’art : “l'harmonie des couleurs doit reposer uniquement sur le principe de l'entrée en contact efficace avec l'âme humaine. Le soleil comme le chemin vers l’âme humaine, donc.

Visible au Grand Palais

Jusqu'au 30 juillet

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