Passée au crible : André Derain 1904-1914, la décennie radicale

Centre Pompidou
Du 4 octobre 2017 au 29 janvier 2018

Du 4 octobre 2017  au 29 janvier 2018 -
Centre Pompidou //


Voilà près de vingt ans qu’une rétrospective n’avait pas été consacrée à André Derain en France. Pour son retour au Centre Pompidou, place aux innovations picturales et colorielles de sa jeunesse où il est de toutes les avant-gardes du début du XXe siècle, fauvisme et cubisme en tête.

3 bonnes raisons d’y aller :

Assister à un feu d’artifice.

Collioure, 1905 : Matisse et Derain utilisent les couleurs comme des « cartouches de dynamite » dans des œuvres chatoyantes qui feront scandale au 3e Salon d’Automne : présentées dans la salle VII, elles sont un « pot de peinture jeté à la face du public » habitué à la sagesse académique des tons adoucis et réalistes. Le critique d’art influent de l’époque Louis Vauxcelles qualifie alors la salle de la discorde de « cage aux fauves » en raison du contraste saisissant entre l’animalité des teintes de Derain, Matisse, Vlaminck et Manguin et le classicisme du torse d’enfant d’Albert Marque au centre de la pièce. Le fauvisme est né. Ses ensembles les plus significatifs et les plus cohérents sont exceptionnellement réunis pour cette exposition ; vous êtes prévenus, préparez-vous à en prendre plein les yeux !



S’interroger sur la paternité du cubisme.

Picasso doit beaucoup à Derain qui lui a communiqué sa passion pour la statuaire océanienne et africaine découverte au British Museum. Au-delà de son statut de pionnier dans l’initiation aux arts primitifs - collection d’objets, sculptures en taille directe et croquis exposés de manière inédite -, Derain a aussi influencé le maître espagnol par sa série de Baigneuses : comment ne pas y voir les prémices des Demoiselles d’Avignon ? Contrairement à Picasso et Braque qui se sont vite engagés dans la géométrisation à outrance, Derain est resté fidèle à l’essence cézannienne dans la recherche d’équilibre des volumes.



Découvrir un expérimentateur tout-terrain.

En contrepoint des 70 peintures exposées, des photographies d’archives jamais montrées révèlent toute l’influence de ce médium sur la pratique de Derain qui y a puisé ses cadrages audacieux et ses lignes de fuite improbables pour l’époque. Autre découverte géniale : les illustrations réalisées par Derain dans sa correspondance épistolaire avec Vlaminck et surtout les gravures sur bois de L’Enchanteur pourrissant d’Apollinaire.



En bémol : un manque d’explications sur les œuvres inspiratrices et inspirées de Derain qu’on aurait aimé pouvoir comparer en vis-à-vis de ses tableaux les plus avant-gardistes.

André Derain is at the front stage after almost twenty years of disappearance from French retrospectives. This exhibition focuses on his early works when he belonged to all French avant-gardes: Fauvism, Cubism and early come back to Realism. Don’t miss the photographs he used as sketches and the beautiful illustrations he made.